Dans notre précédent article : «Reconnaissance au travail : une demande futile ou un besoin réel? », nous avions abordé la notion de reconnaissance au travail et son impact sur la qualité de vie au travail, la prévention des risques psycho sociaux et la performance de l’entreprise. Mais concrètement est-ce si facile d’intégrer la reconnaissance au travail dans ses pratiques ?

Quelques points essentiels qui permettent le développement de la reconnaissance au travail :

  1.     Une impulsion qui part du sommet de l’entreprise.

Condition sine qua non pour que l’ensemble du système managérial puisse enclencher un processus favorisant la reconnaissance.

  1.     Connaître et reconnaître les collaborateurs

Accorder de la valeur à ce qu’ils font et à ce qu’ils disent en allant au-delà de la simple présence sur le terrain

Ne pas se limiter à prescrire le travail mais prendre le temps de l’échange pour comprendre le travail réellement effectué sur le terrain.

Pourquoi ?

Pour ne plus entendre ce type de réflexion « Notre responsable pense qu’il nous connait bien car il nous dit bonjour tous les matins et qu’il organise 3 réunions par an ».

Reconnaître c’est aller plus loin, c’est questionner les collaborateurs : comment vous y prenez-vous pour réaliser cette tâche ? Pourquoi faite vous ainsi ? Qu’est ce qui pourrait faciliter votre travail ? Qu’est-ce qui vous prend le plus de temps ? Etc.

  1.     Faire confiance

Faire confiance, c’est donner sa confiance pour obtenir en retour la confiance de l’autre.

Sans la confiance, le constat est souvent le même, le collaborateur ne pouvant exécuter la tâche prescrite va devoir contourner certaines règles et se mettre en situation inconfortable pour réaliser effectuer le travail dans le contexte réel.

Traduire cette confiance à priori par des actes : confier des missions ou tâches spécifiques aux collaborateurs, solliciter leur avis et leur permettre de faire des propositions, leur permettre de prendre des initiatives, etc. La confiance favorise l’action, libère les capacités d’innovation et permet le développement des compétences.

  1.     Savoir reconnaître l’effort et l’investissement au travail

Il est essentiel que le manager reconnaisse le travail fourni quel que soit le résultat atteint.

Le collaborateur est-il responsable lorsque l’appel d’offre sur lequel il a travaillé d’arrache-pied n’est pas retenu ? La cadre de santé est-elle responsable du retard pris dans les soins alors qu’elle passe un temps précieux à chercher des remplaçants pour faire fonctionner son service ?

Ces efforts consentis par les collaborateurs sont à prendre ne compte même s’ils sont peu ou pas visibles.

  1.     Donner du sens au travail

Les collaborateurs ont besoin de comprendre en quoi leur travail est utile.

Charles Péguy l’illustre parfaitement au travers de sa célèbre allégorie du casseur de cailloux : Alors qu’il se rend à Chartres, il rencontre un homme harassé et triste qui casse des cailloux. Il lui demande ce qu’il fait et l’homme lui répond : « Vous voyez bien, je casse des cailloux. Je n’ai trouvé que ce travail sans intérêt et épuisant». Un peu plus loin il rencontre un autre casseur de caillou moins fatigué et plus serein à qui il pose la même question. L’homme lui répond « Je gagne ma vie pour nourrir ma famille en faisant un travail fatiguant mais qui a l’avantage d’être en plein air ». Il rencontre enfin un troisième homme radieux, souriant et plein d’énergie et lui pose également la question. L’homme lui fait cette réponse : « Mais Monsieur, je bâtis une cathédrale ».

Permettre aux collaborateurs de faire le lien entre le travail qui leur est demandé et les objectifs et la stratégie de l’entreprise, c’est les considérer comme des acteurs à part entière, c’est reconnaître leur valeur et donner du sens à ce qu’ils font.

En conclusion

A l’heure où performance et qualité de vie au travail sont plus que jamais nécessaires pour faire face aux changements et aux évolutions constantes, inscrire la reconnaissance dans sa culture d’entreprise contribue fortement à la pérennité de l’entreprise, à son attractivité, à la satisfaction de ses clients et plus largement à son développement.